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SECONDE GUERRE MÉDIQUE.

les Grecs : il les représentait divisés et pauvres, incapables de rallier leurs tribus éparses contre l’unité d’une puissante attaque, proie facile et conquête certaine. Leurs armes tomberaient d’elles-mêmes et leurs vaisseaux s’envoleraient, au retentissement de la Perse en marche. Par delà la Grèce, il montrait, à l’horizon des mirages, l’Europe féconde en moissons et fertile en arbres fruitiers. L’Empire serait incomplet tant qu’il ne posséderait pas ce jardin du monde.

À ces excitations téméraires, le vieil Artabane, oncle de Xerxès, opposait les prudents conseils qui tombent des barbes blanches comme une neige, pour refroidir les ardeurs. — Darius s’était brisé contre les Scythes nomades et sans villes : son fils pourrait-il vaincre un pays si riche en cités, des hommes aussi exercés aux combats de la terre qu’aux luttes de la mer ? Marathon était-il déjà oublié ? L’Hellespont était scabreux à franchir, plus âpre encore à repasser en cas de défaite. Quelques bateaux rompus pouvaient engloutir la fortune des Perses dans un détroit irritable. — Artabane terminait par ces graves paroles que Némésis aurait pu mettre dans la bouche d’un de ses prophètes : « Vois comme la Divinité foudroie les êtres qui dominent les autres, et ne souffre pas qu’ils s’en fassent accroire, tant que les petits ne