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PREMIÈRE GUERRE MÉDIQUE.

des que Darius se vante d’avoir mutilés de sa propre main : — « Phraorte fut pris et amené devant moi, je lui coupai le nez, les oreilles, la langue. Il fut tenu enchaîné à ma porte, tout le peuple le voyait. Ensuite je le fis crucifier à Ecbatane, avec ses complices… » — «  Tachmaspadès fut amené devant moi, je lui coupai le nez et les oreilles : plus tard, je le fis crucifier à Arbèles. »

L’armée persane embarquée à Cilicia sur une flotte de six cents trirèmes côtoya le rivage jusqu’à Samos, et poussa vers les îles de la mer Égée. Elle prit en passant Naxos et Délos, et s’empara d’Érétria, qu’elle livra aux flammes. Une tradition, citée par Platon, donne l’idée de l’effroi produit par ces masses écrasantes tombant sur la Grèce. Elle dit que les Perses n’eurent qu’à joindre les mains autour de la ville, pour envelopper tous les habitants comme dans les toiles d’un filet. Après la prise d’Érétria, la flotte, qui portait Hippias à son bord, jeta l’ancre dans une baie de l’Attique, en face d’une plaine vaste et nue, déployée sous un hémicycle de coteaux rocheux et d’âpres montagnes. Hippias avait désigné cette plage comme une porte ouverte. Mais le génie d’Athènes trahit victorieusement le traître : la brèche indiquée par Hippias, c’était Marathon.

Athènes, si terriblement menacée, appela Sparte au secours. Elle lui envoya Phédippide, le plus agile