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dé leur butin, traqués par une police incommode, tremblants devant l’ombre d’un gendarme, et finissant, dégoûtés d’un métier ruiné, par aimer mieux retourner au bagne que de mener une vie de terreurs perpétuelles. Tout le monde d’ailleurs n’est pas disposé à perdre son âme et à se corrompre en mauvaise compagnie. Le brigand français, depuis le seigneur Mandrin, a toujours été dégénérant ; tandis qu’en Italie cela n’empêche pas d’exercer quelque honnête profession, de mériter l’estime publique, de donner l’exemple des vertus de famille, de faire son salut et de mourir en bon chrétien. Cependant le métier paraît un peu gâté ; les bandes sont désorganisées pour le moment présent. Des maladroits ont dévalisé des cardinaux, qui ont trouvé cela mauvais, et se sont étonnés à un second passage de voir leurs vêtements sur les épaules du douanier, et le postillon regarder l’heure avec leur montre. Cette exagération et cette légèreté devaient nécessairement amener une décadence dans l’industrie. Des