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comme un devoir de danser tout le long du chemin, et forment une escorte agréable aux charrettes de feuillages, ainsi que l’a représenté le malheureux Léopold Robert. Les chants, les rires, le tambour de basque, le fifre et les castagnettes produisent un mélange de bruit qui porte la gaieté dans les cœurs les plus tristes, et provoque le sourire sur les visages les plus sombres. Ceux qui n’ont pas même un âne mesurent intrépidement la distance avec leurs jambes. Dans les haltes, on mange et on danse pour se remettre de la fatigue, et quand on se sent mieux, on reprend sa course avec une nouvelle ardeur. Par la route de Castellamare arrivent les bandes de Capri, d’Amalfi et de Sorrente, qu’on reconnaît à la haute taille et à la beauté des jeunes filles. Par Chiaia, on voit passer les femmes de Procida, qui portent des robes ouvertes et des souliers garnis de clinquant ; celles d’Ischia, coiffées d’un turban oriental. Les populations de Baia et de Pouzzoles se mêlent en bataillons nombreux ; celles de Capoue et d’Averse débou-