Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/62

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —

bandes de paysans portant divers costumes bivouaquent pêle-mêle au bord de la mer, à Chiaia et à Sainte-Lucie ; une rumeur sourde annonce pour le lendemain le débordement de la joie napolitaine. Enfin, l’aurore commence à peine à paraître que l’explosion se fait entendre ; les quais , ordinairement très-bruyants, le sont trois fois davantage ; les charrettes sont attelées avec de grands cris ; on les décore de feuillages , et on orne les cheveaux de plumes de paon. Il y a place pour dix dans la voiture, on s’y entasse une vingtaine. Tout ce que Naples possède de véhicules est mis à contribution ; les calèches et corricoli se mettent à rouler sur la dalle aussi vite que peuvent aller les chevaux et les bœufs. Oh ! la rude journée pour les bêtes de somme ! Un pauvre âne traîne plusieurs familles, plusieurs étages d’une maison ! Un coup de canon, tiré devant la porte, annonce à l’univers le départ de chaque voiture, car on fait tout avec emphase à Naples.

Quelques jeunes gens robustes regardent