Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 45 —

passion, pas davantage. Ce sont des paresseux.

— Paresseux à certaines heures. Quand il s’agit de pécher le thon, ils déploient une activité terrible.

— Parce qu’ils en ont besoin pour vivre.

— Et de l’intelligence ; vous leur en accorderez, j’espère.

— L’esprit n’est pas leur fort. Dites-leur une plaisanterie ; vous verrez qu’ils la prendront au sérieux.

J’avoue que la pointe, le jeu de mots et le calembour ne sont pas de leur goût. Sans perdre le temps à distinguer l’esprit de l’intelligence, je vous demanderai plutôt ce que vous pensez de l’aptitude du peuple pour les arts.

— Elle est nulle. Il n’y a pas ici un seul peintre.

— Vous êtes bien sévère. On ne voit pas d’écoles, il est vrai ; quelques talents isolés vont à l’aveugle sans guide, sans public et sans encouragement ; mais en musique on a vu Bellini.