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féré quand il a fini sa journée est d’écouter les contastorie raconter des histoires de naufrages, des voyages fabuleux, des légendes diaboliques, ou des amours traversées, toujours terminées par un mariage. Il entend même avec plaisir des sonetti d’amore de Meli ou de Tempio. On se groupe autour de l’orateur avec une attention pleine d’avidité. Le théâtre est précisément comme à Naples, le bord de la mer et les environs du môle, et on y sent combien il y a de points de ressemblance entre l’auditoire de Palerme et celui de Naples. Les passions du bonacchino sont plus dangereuses que celle du lazzarone ; les contastorie siciliens exercent une certaine influence sur leur public, et pour cette raison il leur faut la patente en vertu de laquelle ils racontent con privilegio.

Depuis le règne de Murât, les lazzaroni, qui avaient autrefois une législation particulière, sont retombés sous les lois et la surveillance générales. Les bonacchini ont gardé quelques-unes de leurs anciennes coutumes. Les mari-