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tourmentent pas, elles savent tout de suite à qui elles ont affaire, et s’assurent que votre intention n’est bien que de voir le pays et de vous divertir. Les journaux, soumis à une censure rigoureuse, ne parlent que de bagatelles d’une fadeur insupportable. Arrivé dans la terre classique de l’esprit et du bon goût, je me jetai comme un affamé sur les larges feuilles volantes qui couvraient les tables d’un café, mélange bizarre et curieux de politique, de critique, de littérature, d’anecdotes, de nouvelles diverses et d’annonces payantes, où un simple filet sépare la discussion des intérêts les plus graves d’un morceau de poésie ou d’un caprice d’imagination. « Enfin, me disais-je, je vais donc lire quelque chose de très-spirituel, écrit sans contrainte et sans préoccupation. » Je tombai sur cette phrase que je transcris littéralement : «La partition sublime de Robert Simnel reçoit tous les jours plus d’extension. » C’était mal débuter après un an d’absence ; mais la réclame de théâtre est dispensée de savoir sa langue. Le feuilleton m’offrait une