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turières, où les bienfaits de l’industrie ramènent l’homme à l’état de singe. Plus de paresse, et partant plus de beauté musculaire. Le ciel est plus pâle que celui de la Provence ; l’air devient froid, et la poésie, naturellement frileuse, grelotte et se cache. Les têtes blanches des Alpes vous avertissent que le nord et l’hiver habitent à deux pas de là. Malgré le luxe, la bonne compagnie et les ressources de cette grande ville, mieux vaut le véritable Paris, quand on l’a sous la main, qu’un Paris en abrégé.

Après avoir été reçu à bras ouverts à Naples, Florence et Venise (je ne dis pas à Rome parce qu’on m’a assuré que la société romaine était fermée comme le Capitole antique si bien gardé par ses oies), vous vous imaginez que vous allez entrer partout à Milan. L’erreur ne dure pas longtemps. Il y a deux ou trois salons hospitaliers, pas davantage ; le reste est inabordable et fortifié. Quand vous avez tenté deux fois le passage, une lettre d’introduction à la main, vous comprenez que la