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chez soi pendant ces trois jours. » J’entre dans ma maison. Partout il y a des gens attablés, des hommes ivres qui dorment, d’autres qui jouent, chantent, se querellent et vocifèrent. Le veau, le bœuf et les chapelets de dindons embrochés rôtissent dans ma cuisine. Gamache faisait ses noces dans ma chambre. Il me faut déserter avec facchino et gondolier, pour chercher un logement à l’auberge pendant trois jours. À qui est-il jamais arrivé rien de pareil ? qui pourrait encore nier que je suis ensorcelé ? Non, jamais le patriarche Bragadino n’aurait eu l’idée de s’emparer d’une autre maison que la mienne pour faire cuire ses dindons. »

Tous les caprices de l’étoile contrariante ne sont pas aussi fâcheux que celui-ci ; mais Gozzi attache une extrême importance au moindre détail du chapitre, hélas ! trop court, des Contratempi. Si on l’en croyait, la pluie tomberait pour lui seul, aussitôt qu’il met le nez dehors, et rien ne lui arriverait comme à tout le monde. Cependant tout le monde est en