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Sol d’amore e di morte son capace.

« Je ne suis plus capable que d’aimer et de mourir. » Adelma possède le grand art familier aux femmes de mêler le faux et le vrai. Ses mensonges sont accompagnés de larmes brûlantes et sincères. Cependant elle échoue, et ne songe plus qu’à perdre Calaf en dévoilant à Turandot le secret qu’elle vient de surprendre.

Le jour paraît. Dans son impatience d’avoir un gendre, l’empereur a déjà peigné sa barbe. On assemble le divan. Turandot arrive environnée de ses femmes. Elle est en larmes, et se cache le visage de son mouchoir, ce qui remplit de joie le vieil Altoun : « Le mariage, dit-il, la distraira. » On apporte l’autel sur lequel brûlent les restes d’un sacrifice. Aussitôt que Turandot aura avoué sa défaite, on l’unira au vainqueur. — « Il n’est pas encore temps, dit l’orgueilleuse princesse avec un air de triomphe. Vous pouvez éteindre le feu sacré. Si j’ai laissé à cet étranger son espérance,