Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/314

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 306 —

cide à un accommodement. À son tour, Calaf proposera une énigme à la princesse, et lui donnera jusqu’au lendemain pour la deviner ; mais si elle ne trouve pas la réponse à la prochaine séance du divan, elle se résoudra au mariage. Turandot accepte ces conditions. Voici l’énigme de Calaf : « Quel est le prince qui a été réduit à mendier son pain, à porter de vils fardeaux pour soutenir sa vie, et qui, parvenu tout à l’heure au comble de la félicité, retombe, en ce moment, plus malheureux qu’il ne l’a jamais été ? » Calaf, inconnu de tout le monde à Pékin, éloigné de ses états perdus, pense que Turandot ne pourra jamais savoir son nom ; mais il a affaire à la plus rusée des femmes. La nuit vient. Calaf, retiré dans un appartement que l’empereur lui donne, s’endort sur une ottomane. L’eunuque Truffaldin, dévoué à Turandot, arrive à pas de loup, tenant à la main une branche de mandragore qu’il pose sous l’oreiller du dormeur afin de le faire parler en rêvant. Calaf s’agite, change souvent de posture. Truffaldin attribue