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expression choquante et cruelle dont il se repentira ; ainsi l’a dit Burchiello. « Continuez donc, poètes, nouveaux, à sonner vos cloches de bois qui appellent les papillons au consistoire. Tout cela aura une fin, et alors que ferez-vous ? Vous vendrez de l’onguent, vous direz la bonne aventure en plein air, et vous débiterez de ces marchandises qu’on ne donne qu’au comptant. »

L’académie des Granelleschi demandait l’impression de la Tartane. Gozzi refuse de la donner au libraire ; mais il en accorde une copie à son ami Daniel Farsetti, qui l’envoie imprimer en France et en répand dans Venise un millier d’exemplaires sans la permission de l’auteur. Les Vénitiens, rieurs et inconstants, ne se faisaient aucun scrupule de berner le poëte qu’ils avaient accablé hier de caresses et de sérénades. Les journaux de Florence prirent feu pour la comédie nationale, et le célèbre P. Galogerà fit un grand éloge de la Tartane dans ses mémoires littéraires. Chiari voulut répondre, et prouva en vers détestables