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belle, et que tu es trop vertueux pour lui faire la cour, je vais essayer, avec ta permission, de lui dire deux mots de galanterie.

Là-dessus, le militaire se met à la fenêtre, salue la dame, engage la conversation, en commençant par un éloge pompeux de son cher Gozzi, dont il se dit le meilleur, l’inséparable ami. À la grande surprise de notre poëte, la voisine répond avec coquetterie, fait des mines à l’officier, sourit de son jargon militaire, et même de ses équivoques de garnison. L’ami propose aussitôt une partie de spectacle pour le soir. Il a, dit-il, une loge pour la comédie, et si la dame veut inviter quelqu’une de ses amies, on se divertira tous quatre ensemble. La proposition est acceptée. La voisine vient, flanquée d’une sienne compagne, grosse blonde qui ne dit mot, dont Gozzi se trouve chargé, tandis que l’officier s’empare de sa maîtresse et l’entretient à voix basse avec un feu toujours croissant. Gozzi est au supplice.

— Qu’as-tu donc ? lui dit son traître ami.