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qu’il attribue à l’excès d’innocence ; mais la petite, pour qui la métaphysique et la morale sont de l’hébreu, lui fait sur le prétendu père adoptif des révélations que Boccace eût trouvées comiques, et qui sont fort tristes dans la réalité.

Malgré le chagrin que lui inspire cette découverte, le sage Gozzi est si bien battu en brèche par ce follet nocturne, qu’il n’a pas le courage de lui résister. Cependant le père d’âme, qui était fort jaloux, se défiait d’un étudiant dont la mansarde avait une fenêtre sur les gouttières de la maison voisine. Une lucarne de l’escalier pouvait donner passage à un amoureux, pour peu qu’il eût des intelligences dans la citadelle. Le vieux Bartholo imagine d’attacher une grosse bûche à la lucarne, en manière de trébuchet. Au milieu d’une nuit, la bûche roule dans l’escalier avec fracas ; le père accourt en chemise, tenant un flambeau d’une main, une épée de l’autre ; Gozzi et le seigneur Massimo paraissent dans le même costume, et on trouve la jeune fille