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tant de sénateurs et de doges distingués à la république. Jacques-Antoine eut bientôt des affaires embarrassées ; il ne conserva de son ancienne fortune que de faibles débris encore disputés par les créanciers. Toute la famille avait réuni ses ressources pour vivre en commun. Les demoiselles Gozzi étaient aimables, gaies et bien élevées, les garçons savants et spirituels. Malgré la pauvreté, on passait le temps dans une intimité pleine de charmes.

En voyant ses camarades du lycée, qui avaient appris comme lui la grammaire et la rhétorique, « devenir les uns ivrognes, les autres marchands de châtaignes, » Gozzi admira les bons fruits de l’éducation. L’exemple de son studieux frère aîné Gaspard l’empêcha d’imiter les paresseux du collège. Il se prit de passion pour l’étude de la langue toscane, et il eut toujours du mépris pour les grands personnages qui faisaient des fautes d’orthographe. Gaspard, beaucoup plus puriste que son frère, devint un des critiques les plus judicieux