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pas se laisser dégoûter de sa position, les tuteurs poussèrent l’audace jusqu’à le destituer et le mettre à la porte. Zanze eut la faiblesse de ne pas s’opposer à une résolution aussi insolente, et Francesco sortit de la maison sans témoigner un regret ; mais lorsqu’il entendit les bruits qui annonçaient l’installation de son successeur, il se coucha sur les marches du palais et mourut de douleur, ce qui a fourni, dit-on, à un grand poëte anglais le sujet d’une tragédie.

Pendant plusieurs années, Anzelina eut des démêlés avec ses voisins, qui se terminèrent par des accommodements, et dont nous autres pauvres gens nous n’avons pas su l’importance. Le bruit courut que la belle Vénitienne avait été à deux doigts de sa perte, par suite d’un complot entre des étrangers qui voulaient la dépouiller de toutes ses richesses. En cette occasion, ses tuteurs et son favori montrèrent du courage et de l’habileté ; elle échappa au danger, et il ne parut pas à son visage qu’elle eût seulement éprouvé de l’inquiétude. Bientôt