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— Hélas ! disait Fioralise en pleurant, vous voyez bien que je n’avais pas tort d’accepter deux amoureux à la fois, puisqu’il ne me reste pas seulement de quoi faire un mari.

Elle retourna chez sa mère. Un jour une vieille comtesse vint par hasard marchander un meuble chez la tapissière, et conçut de l’amitié pour ces bonnes gens. La beauté, les manières aimables de la jeune fille lui plurent, et elle la prit pour demoiselle de compagnie, en promettant de lui donner une pension. Fioralise ne savait que lire et écrire ; mais comme la comtesse n’en savait pas davantage, on pensa que c’était assez d’instruction. Le sort de cette pauvre fille paraissait assuré, lorsqu’un malheur imprévu vint encore l’accabler. Soit que les valets aient voulu perdre la demoiselle de compagnie, soit que le démon ait profité de l’éblouissement du luxe pour la séduire, elle fut menacée d’un procès criminel. La comtesse perdit des boucles d’oreilles en diamants ; on fit une perquisition dans les chambres des domestiques, et les diamants se re-