Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 2.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 189 —

— Vous arrivez trop tard, lui dit le bonhomme ; ma nièce est accordée…

Un momentino ! interrompit la jeune fille, nous ne tenons pas encore l’autre signor. Don Matteo m’a honorée, mais don Andronico me fait plaisir. Le premier est un aimable cavalier ; le second serait un excellent mari. Sans lui dire non, il suffit de l’avertir que je suis accordée. Si la permission que nous attendons est refusée, comme j’ai tout lieu de le craindre, je serai trop heureuse de recevoir les consolations du signor Andronic. On a des amoureux tant qu’on en veut, mais un mari cela est rare, et bien sotte est la fille qui lâche d’une main sans être sûre de tenir ferme de l’autre.

Cristo ! s’écria le curé, quelle petite commère ! voilà ce qui s’appelle entendre ses intérêts ! Si tu ne te maries point, ce ne sera pas faute d’esprit et de malice. Mon cher Andronic, puisque cette fillette en sait plus long que nous, rapportons-nous-en à sa sagesse. Parlez à votre père, et attendez paisiblement