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poche une bague ornée d’un morceau d’agale.

— Si la belle Fioralise, dit-il, voulait porter cette bague en souvenir d’un pauvret qui se meurt d’amour pour elle, je lui demanderais en échange ce morceau de ruban noir qu’elle a sur l’oreille.

— Jésus ! s’écria la jeune fille, que les garçons de Pise sont galants ! L’autre signor m’a donné une épingle, et vous m’offrez un anneau ! Je n’ai garde de vous refuser ce bout de ruban ; je vous le dois, puisque j’ai accordé à l’autre une rose.

Matteo avait attendu son rival dans la rue. Il vit passer Andronic léger comme un oiseau et tenant à sa main le ruban noir que la quêteuse avait sur l’oreille à l’église. Le soir, vers dix heures, Matteo amena trois violons et une flûte sous les fenêtres de sa belle et lui donna une sérénade. À minuit, Andronic vint aussi accompagné de deux guitares et d’un chanteur. Le lendemain, il y avait une feria sur la place du Dôme ; des marchands forains étalaient leurs boutiques volantes. Fioralise y passa