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— Monsieur le curé, lui dit Matteo, je ne suis pas riche, mais je vous apporte un paolo de plus en faveur des incendiés.

— C’est bien, mon ami, répondit le bonhomme ; voici ma nièce qui va joindre cet argent au produit de sa quête.

— Il me semble que vous m’avez déjà donné tout à l’heure à l’église, dit la jeune fille d’un air malin.

— En effet, reprit l’étudiant ; mais j’ai oublié cette pièce au fond de ma poche, et je ne veux pas qu’elle soit perdue pour la charité. C’est aussi une occasion de voir une jolie giovinetta qui a des yeux admirables, et de causer avec monsieur le curé, s’il veut bien le permettre.

— Causons, mon ami, cela ne fait de mal à personne. Souffrez seulement que je continue à bêcher ma plate-bande, et asseyez-vous sur ce banc.

Matteo, enchanté de ce bon accueil, s’assit sur le banc de bois, mais si lourdement qu’il le brisa par le milieu et tomba sur le dos. Fio-