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lance africaine, qui animait nos entretiens ; mais Florence n’en demeurait pas moins charmante, et d’ailleurs nous y avions déjà des amis. M. V… ne voulait pas entendre parler de départ. Afin de l’arracher à ses habitudes sans trop de secousses, j’employai l’expédient de Bougainville, qui entraîna son meilleur ami au bout du monde en lui proposant d’abord une simple promenade à Versailles. Nous ne pouvions pas quitter la Toscane sans voir Pise, où les voiturins vous mènent en sept heures. Une excursion de quatre jours n’effraya pas mon compagnon, et un matin je le déterminai à monter dans un carrosse de louage.

En arrivant à Pise, on s’aperçoit tout de suite que les Français y viennent souvent, car le meilleur hôtel a pour enseigne un hussard de l’empire, avec cette inscription qui révèle le grand usage qu’on a de notre langue : À l’Hussard. Pise est la ville la plus complètement morte de toute l’Italie. L’herbe pousse sur la grand’place, et sans les jeunes gens de l’uni-