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Au coucher du soleil, la bonne compagnie se rend en voitures à la promenade des Cascine. En arrivant au rond-point, on met pied à terre et on cause. C’est là qu’on rend ses visites et qu’on remplit d’une manière commode ses devoirs du monde. Florence est une ville de plaisir ; on y danse en toutes saisons. J’ai assisté à plusieurs bals magnifiques donnés dans les jardins. Par une horrible injustice, la bienveillance hospitalière de la société toscane a tourné contre elle et lui a fait une réputation de légèreté qu’elle ne mérite pas. La chronique des salons y est riche en intrigues curieuses ; mais il est à remarquer que les dames étrangères fournissent les chapitres les plus intéressants. À Londres ou à Paris, on menait une vie sévère ; en voyage, on s’amuse de toutes ses forces avant de reprendre son collier de sagesse. Si on prête le flanc au scandale, on s’observe davantage une fois qu’on est parti, et cela retombe sur Florence, qui en est fort innocente. De belles dames qui à Paris mettaient avec affectation leurs gants