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rencontrez au détour de la rue une embuscade de jolies femmes qui babillent à perdre la respiration. Le marchand vous sert poliment, au prix le plus modique ; le dîner est excellent, l’hôtelier soigneux, et la carte à payer fort légère. Vous revenez de vos préventions injustes, et avant la fin du premier jour vous reconnaissez que Florence est une des villes les plus aimables du monde.

Le matin, les rues sont singulièrement animées. On ne voit que des fleurs et des fruits, des mines épanouies, une propreté exemplaire et point de haillons. Les grisettes, mises avec une certaine recherche, circulent deux à deux, jasant et riant tout le long du chemin. La joie populaire est l’expression d’un bonheur réel et non pas d’une philosophie qui excite la pitié. On sent à chaque pas la libéralité d’un gouvernement paternel et intelligent. La Toscane est un échantillon remarquable de ce que pourrait être l’Italie entière.

Rien de plus gai que l’heure du déjeuner dans les cafés de Florence. Les marchandes