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goût, puisqu’il ne rentra dans sa chambre qu’au point du jour, et je crains qu’il n’ait été perdu, pendant cette nuit-là, une bataille importante au lac de Trasimène,

Nous arrivâmes à Arezzo , patrie de Pétrarque, de Vasari, du pape Jules II, du maréchal d’Ancre et de l’Arétin, ce flibustier littéraire qui vendait ses flatteries aux princes et dénigrait avec impudence ceux qui refusaient de le payer. Il est fâcheux que l’Arétin ait imaginé ce genre de bassesse il y a trois cents ans, sans quoi notre époque pourrait réclamer l’honneur de l’avoir inventé. La cathédrale d’Arezzo est un monument gothique très-curieux, orné des sculptures naïves du XIVe siècle. L’autel de Jean de Pise est un travail d’une finesse admirable. L’une des chapelles contient deux tombeaux sculptés par Luca della Robbia, dont les figures de marbre sont coloriées.

Après Arezzo nous ne trouvons plus jusqu’à Florence que des villages ; mais cette partie du chemin n’est pas la moins agréable. Les