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pieds. Les Romains, fatigués de ces inondations, le détournèrent de son cours naturel pour se défaire de lui en l’amenant à ce précipice. Depuis lors la nature a effacé les traces du travail en le cachant sous les arbres, la mousse et les ronces. Il n’en est pas de même à Tivoli, où l’on reconnaît trop clairement la main de l’homme. Lorsqu’on suspend sa tête au-dessus de la cascade de Terni, il faut avoir le cerveau libre et les nerfs en bon état pour résister au vertige. En se brisant sur les rochers, l’eau rejaillit en nuages blancs qui dérobent aux regards le fond de l’abîme. Les rayons du soleil forment dans ces nuages des arcs-en ciel superposés qui se balancent et se croisent. Après avoir regardé du haut de la montagne, il est bon de renvoyer les ânes et de descendre à pied par un sentier qui mène aux rochers où le Vellino se brise. Dans le trajet, on rencontre plusieurs points de vue d’où on peut embrasser d’un seul coup d’œil toute l’étendue de la chute d’eau. En voyant la rivière rompue sur les pierres en mille ruis-