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de tel négociant riches à millions ; ils n’ouvraient pas la bouche à moins de cent mille piastres, et se plaignaient de la soif. De tous ces goûts divers, celui de M. V… était le seul qui me convînt ; aussi, avant d’avoir franchi les faubourg de Rome, nous nous entendions comme une paire d’anciens amis. Il savait déjà que l’un des voiturins de notre suite conduisait à Florence une très-belle Napolitaine, accompagnée d’un jeune homme qui paraissait fort empressé à la servir.

Au delà du pont Molle, la campagne de Rome reprend son aspect sombre et désolé. La terre est inculte. Des buffles sauvages se lèvent au bruit des voitures. Quelques paysans armés de longues perches conduisent des troupeaux de chevaux indociles. Des bandes d’allouettes s’envolent en tournoyant et semblent vous saluer par des gazouillements ironiques. Jusqu’à Nepi on croirait traverser des cimetières abandonnés.

La chaleur accablante du mois de juillet nous obligea souvent à prolonger le rinfresco