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après midi, je descendis bravement pour aller voir un peintre français qui demeurait à Monte-Cavallo. Le silence le plus profond régnait dans les rues, comme si la ville eût été frappée par la baguette d’une fée. Arrivé près du Quirinal je sonnai trois fois à une petite porte. Au bout de dix minutes, une vieille femme sortit sa tête par une lucarne et demanda :

Chi è ?

— Je viens, répondis-je, pour voir le signor ***.

La vieille me regarda d’un air hébété, puis elle referma la lucarne. Après dix autres minutes d’attente, elle appela Luigia, et n’obtint de réponse qu’au bout d’un long intervalle. Luigia dormait au fond du jardin. J’entendis enfin un cri languissant, et la petite fille arriva en se traînant le long d’un mur. Elle me fit, à travers la porte, la même question que la vieille, puis elle ouvrit. Mon jeune peintre ne dormait pas plus que moi ; il se reposait seulement sur une terrasse. Luigia courut au