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Naples, elle est plus magnifique et plus imposante à Rome. Le luxe éblouissant de ses pompes parle bien plus à l’imagination. En regardant ces longues processions de moines, de tous les ordres, cette vaste litière qui porte le pape agenouillé devant le saint-sacrement et entouré de cardinaux, cette population couchée dans la poussière, le Français se croit transporté au siècle de Sixte-Quint. Il se frotte les yeux, et quand il s’est assuré qu’il ne rêve pas, étonné d’être seul debout au milieu de la foule prosternée, confus de ne point partager le sentiment général, il se demande s’il a sur le front le signe réprobateur de Caïn et s’il est plus méchant ou plus orgueilleux que les autres. En cherchant dans sa tête, il y reconnaît que sans une douzaine de livres destructeurs rangés en bataille sur les rayons de sa bibliothèque, il partagerait le bonheur et la confiance de tout le monde. La procession passe et l’étranger rentre chez lui triste et confus. C’est à Rome que les grands pécheurs doivent se convertir. — L’illumination de la coupole