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— Chauve, monsieur, répond l’artiste, et goffo se dit lourdaud.

Puis il remet son chapeau et s’en va, laissant Asdrubal étonné de cette brusquerie et moi fort mécontent. À quatre pas de là, nous passons devant l’atelier de M. Thorwaldsen. Sans me demander la permission, le Carthaginois tire le cordon de la sonnette.

— Que faites-vous ? lui dis-je. On n’entre pas ainsi chez un sculpteur sans le connaître. Il nous faudrait au moins une recommandation.

— Bah ! s’écrie Asdrubal ; je lui dirai que je viens du fond de la Sicile pour admirer ses ouvrages, et il n’osera pas me renvoyer.

— Eh bien ! essayons ; votre innocence nous servira peut-être.

Un praticien, le ciseau à la main, ouvre la porte et nous apprend que M. Thorwaldsen est en Danemarck, mais qu’on peut visiter l’atelier. Je me rassure, et nous entrons. On nous montre une statue de lord Byron ; un Christ destiné au fronton de la cathédrale de