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que la main délicate de l’ange n’ait pas la force d’arrêter le coup. Ceux qui pourront regarder sans émotion ce tableau déchirant sauront ainsi qu’ils ont les nerfs solidement constitués. Dans la même galerie, on verra un magnifique portrait de Jeanne de Naples, par Léonard de Vinci, un Saint Jean prêchant dans les Abruzzes, par Salvator Rosa, et plusieurs tableaux de Nicolas Poussin.

Les bains de Caracalla n’étonnent pas moins que le célèbre Colisée par leurs énormes proportions. L’empereur et tous ses courtisans s’y baignaient à la fois. Ils s’étendaient ensuite sur des lits de repos, autour d’un vaste gymnase où des gladiateurs venaient s’égorger entre eux pour l’amusement des baigneurs. Il y avait aussi des salles pour les danses et la musique. Aujourd’hui on marche sur les pierres déchaussées des mosaïques. La nature paraît avoir adopté ces ruines afin de cacher sous ses ornements les traces des orgies césariennes. Des lierres épais grimpent le long des piliers. Les salles de bains sont