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comment ne pas se croire appelé à illustrer son nom parmi cette cohue de chefs-d’œuvre, si serrée qu’on en met jusque dans les antichambres ? Le génie a jadis couru les rues à Rome, n’en reste-t-il donc plus ? Pourquoi vous ou moi, nous tous, ne ferions-nous pas aussi des tableaux admirables ? En vérité je n’en vois pas de raison. On dresse des échafaudages, on copie, on étudie, on essaye. Cette ardeur est noble et cette ambition respectable ; mais, hélas ! un jour arrive où on comprend enfin que le don de la peinture ne se ramasse point, même sur les pavés de Rome. En attendant qu’ils deviennent des maîtres, les jeunes artistes se donnent le plaisir de porter des costumes en harmonie avec le genre auquel ils prétendent. À Paris ou à Londres, on n’oserait pas s’habiller comme un portrait du Titien ou de Rubens. En pays étranger, tout est permis. Vous voyez à chaque pas des justaucorps de velours, des chapeaux à larges bords, des manches ornées de crevés de satin blanc. Vous vous croisez avec Van-Dyck en personne ; re-