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avec le ballet italien. Pendant tout le mois de janvier, au théâtre Carlo-Felice, on jouait après le Bélisaire du maestro Donizetti, Floreska ballet-mélodrame à grand tapage, en sorte que j’ai eu le loisir d’apprécier ces deux ouvrages, d’une conception facile. Le ballet est la mort des orchestres. On ne sait pas assez de gré aux pauvres musiciens de se démancher les épaules, ou de souffler leurs poumons dans des tubes, tandis que l’acteur, qui se démène comme un diable, prend un exercice violent, à la vérité, mais salutaire. Quand je vois les trombones éclater en gammes chromatiques, pour nous faire entendre ce que pense un personnage secondaire, qui n’a pas même de panache sur la tète, je soutiens qu’on abuse des instruments et qu’on prodigue les cuivres.

Une autre réforme importante à faire au ballet italien, serait de supprimer les danses d’hommes. À chaque instant, se présentent une trentaine de singes sautant sur leurs talons, s’ entremêlant le sabre à la main, et s’i-