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dre compliment. Les chœurs étaient parfaits. Quant à la mise en scène , elle surpassait de beaucoup celle du Théâtre-Italien de Paris, où l’on ne se pique pas d’étaler un luxe oriental. Je n’ai vu dans les costumes de Gênes qu’un seul détail à la hauteur de la salle Ventadour : c’est que les soldats de Bélisaire, à peu près byzantins dans leur tenue, révélaient le régiment sarde par leurs cravates noires ; mais il n’y a pas là de quoi chercher querelle à de bons figurants.

Le lecteur connaît Bélisaire, partition du maestro Donizetti, musique du genre nouveau, c’est tout dire. J’ai entendu raconter à mon grand-père qu’autrefois, et même du temps de Rossini, cet homme des siècles anciens, la musique dramatique exprimait des passions et des sentiments ; aujourd’hui nous avons changé cela. Le but de cet art renouvelé paraît être de ramener de certaines tournures de phrases, semblables entre elles, qui s’appliquent aux situations les plus opposées, comme les sauces anglaises se mettent dans tous les ra-