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est le temple des arts cL des lettres. Le marquis di Negro, improvisateur et poète fameux, manie également bien plusieurs langues. Tantôt la musique le délasse de l’étude, et tantôt elle excite sa fibre poétique, toujours prête à vibrer dans tous les tons. Quelques personnes favorisées savent encore que l’art de la danse n’est point étranger à ce génie universel, trop habitué à des succès plus sérieux pour vouloir ajouter un faible rameau à ses superbes lauriers. Le soir, une conversation esthétique anime le salon de la Villetta, et une fois par semaine les dames y viennent danser. N’allez jamais à Gênes sans voir au moins la belle collection de gravures du marquis, sans visiter les jardins d’orangers, où les rosiers sont en fleurs au cœur de l’hiver.

Un jour en passant dans la rue des Orfèvres, le marquis di Negro me fit arrêter devant une madone qui était sous verre, et meilleure que les autres images ainsi exposées sur la voie publique. Cette vierge est le dernier ouvrage du peintre Piola, qui habitait la