Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/378

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 370 —

voix d’homme avait seule appelé sans recevoir de réponse ; mais la mer qui se brisait sur les écueils produisait des bruits si confus, qu’il ne put avoir aucune certitude.

Le lendemain, la fuite d’ Agata causa dans la ville une sensation que le récit du jeune homme augmenta encore. On parcourut le champ de lave dans toutes les directions. Bien loin du sentier praticable, on trouva un soulier de femme entièrement déchiré. Plus loin était un bassin formé par la mer, et on en retira une mante noire de toppatelle qui flottait sur l’eau. On sonda ce bassin, qui n’était pas très-profond ; mais on n’y découvrit point le corps, qui aurait dû pourtant s’y trouver. Les uns ont cru que le Turc avait laissé derrière lui ces indices d’une fausse catastrophe, afin de détourner les soupçons ; les autres pleurèrent Agata et portèrent son deuil. Les pêcheurs de corail qui vont en Afrique affirment souvent à leur retour qu’ils ont vu la belle Catanaise, couverte de pierreries, épouse légitime d’un chef barbaresque puissamment riche. Ceux