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des héros d’Homère, et puis on saisit les castagnettes et on se trémousse ; ceux qui préfèrent se griser, chanter ou dormir, sont parfaitement libres. La verte jeunesse ne connaît que deux choses, danser et faire l’amour, et je vous assure qu’elle s’en acquitte bien. Pendant la première semaine, on se divertit modérément ; il y a de l’hésitation. À peine si les violons et le tambourin vont jusqu’à l’aurore. Les toppatelles font encore les renchéries. Elles se promènent ensemble par bandes compactes, et les garçons feignent de jouer entre eux ; mais au bout de huit jours les bataillons sont entamés, les deux camps se confondent, et c’est alors qu’on babille et qu’on rit à faire trembler la montagne. La fillette taciturne, qui n’a pas dit quatre mots dans l’année, donne de l’exercice à son gosier pour le temps perdu. Celle qui a fait la sourde oreille aux propos galants, en écoute autant qu’on lui en veut dire. La demi-folie s’en mêle, et quand les fêtes sont finies il ne rentre pas dans la ville un seul cœur qui ne soit au moins trou-