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en effet. Pensez-vous que je le sois assez pour demander une fille en mariage ?

— Vous pouvez demander la fille d’un corroyeur, la fille du patron d’une speronara, celle du directeur des postes ; enfin toutes les filles que vous voudrez.

— Eh bien ! je vous demande la vôtre. Voyons un peu si vous me la refuserez.

— Que le bon Dieu m’en garde ! je vous l’accorde tout de suite. Il y a bien Zullino qui lui fait la cour avec ma permission ; mais je dirai à Zullino que vous m’avez favorisé d’une demande, et il comprendra qu’il ne doit plus songer à ma fille.

Zullino ne comprit pas la chose aussi facilement que le père se l’était imaginé. Il se plaignit du manque de parole, et voulut au moins recevoir son congé de la bouche d’Agata elle-même. On fit venir la jeune fille, et on lui expliqua ce qui arrivait.

— Mon père, dit-elle, il serait indigne d’un galant homme de retirer sa promesse pour