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seigneur anglais et moi sur nos mules, car il n’existe à Syracuse que trois carrosses, et j’ignore sur quels chemins ils peuvent rouler. Nous ne sommes pas au temps d’Agathocle, dont l’habitation est aujourd’hui en fort mauvais état. Quant au célèbre temple de Diane qu’on venait voir du fond de la Grèce, il en reste deux colonnes qui passent dans une armoire où un notaire met ses vieux souliers. Pour la faible rétribution de cinq sous, la cuisinière vous montre les deux colonnes, et les souliers par-dessus le marché.

Cette dernière merveille une fois examinée avec le soin qu’elle méritait, il ne nous restait plus qu’à retourner à Catane. Le seigneur anglais me déclara nettement qu’il ne ferait pas la route à cheval, pour des raisons à lui connues. Nous montâmes donc dans une letiga. La letiga est une boîte étroite et longue, à deux places, portée par deux brancards dont les extrémités reposent sur les dos des mulets. On est ainsi suspendu en l’air, et soumis aux vicissitudes des deux animaux qui vous soutien-