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de la noblesse. Ils s’augmentèrent encore après lui et amenèrent des abus qui lui auraient inspiré de tristes réflexions, s’il eût pu voir les résultats de sa politique. Les passions ne connaissaient plus de bornes. On employait des assassins à gage pour se défaire d’un ennemi ou d’un rival. On se massacrait dans les rues, et comme tous es palais jouissaient du droit d’asile, on était à l’abri des poursuites judiciaires, en restant chez soi, lorsqu’on avait commis un crime. Les domestiques eux-mêmes se mêlaient de détrousser les passants, et se retiraient ensuite dans le logis de leur maître. De peur qu’ils ne fussent serrés de trop près par les gardes, on établissait encore des auvents sur les portes, et ils s’y réfugiaient sans prendre la peine de se cacher dans l’intérieur. Un grand seigneur, à qui ses spadassins disaient un jour qu’ils n’avaient pas exécuté leur coup parce l’homme qu’ils devaient tuer causait avec une autre personne, s’écria tout en colère : — il fallait les frapper tous deux.