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ouvrages du Guerchin, plus un portrait curieux de Philippe II, dont la tête est de Ribeira, et le reste achevé plus tard par Van Dyck.

— Puisque vous êtes curieux, me disait un soir un jeune avocat, il vous faut tâcher de pénétrer dans le mystérieux palais D***. Je vous avertis que l’humeur farouche du propriétaire est héréditaire dans la famille, et que la légende raconte sur cette maison des histoires très-singulières. Si vous ne craignez pas d’essuyer un refus, je vous donnerai une lettre avec laquelle vous pourrez tenter l’aventure, et vous présenter chez le marquis D***. Je ne pense pas que, dans ce siècle-ci, l’entreprise soit périlleuse.

— Quand elle le serait, répondis-je, une aventure est chose trop rare aujourd’hui pour qu’on hésite à la tenter. Faites-moi d’abord le récit de la légende des D***, et vous me donnerez ensuite votre lettre d’introduction.

— Vous savez, reprit l’avocat, qu’André Doria, ce grand restaurateur de l’aristocratie génoise, avait beaucoup étendu les privilèges