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dresse d’un père. On l’enterra au pied de son chef-d’œuvre ; il s’appelait Donato del Piano. La ville de Catane est éminemment musicienne ; on y compose, comme à Naples, une foule de chansons populaires, qui se répètent partout avec une espèce de fureur, et qui vivent quelques semaines.

Miss Nancy aimait passionnément la musique ; mais le ciel ne l’avait pas favorisée d’une voix juste ; elle ne put jamais apprendre l’air qui était en vogue pendant notre séjour. Après avoir chanté faux trois jours durant, avec cette grâce angélique que les jeunes filles savent mettre à tout ce qu’elles font, elle y renonça en riant de tout son cœur.

Bellini était de Catane. Un loueur de carrosses à qui j’avais affaire me montra une maisonnette dans une rue détournée :

— Monsieur, me dit-il, c’est ici que demeurait notre Bellini. Avant de partir pour Naples , il n’était pas bien riche. Nous l’aimions beaucoup, sans savoir que ce fût un grand homme. Tous les ans, au mois d’octo-