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trouve l’air ouvert et peu farouche d’une héroïne de Boccace.

Les tremblements de terre n’épargnant pas plus les édifices grecs que les modernes, il ne reste à Catane d’autres antiquités que les vestiges d’un théâtre ; encore faut-il les examiner de près au fond d’un souterrain. Avec les débris des morceaux les meilleurs, on a formé plusieurs musées assez beaux. Celui du prince Biscari est le plus complet. Le couvent des Bénédictins contient aussi des richesses en tableaux, statues, vases grecs, bas-reliefs, sculptures de Gaggini, le Michel-Ange de la Sicile, ce qui veut dire que la Sicile n’a pas de Michel-Ange. Les jardins de ce couvent sont délicieux ; l’orgue de l’église, qui passe pour le premier de l’Europe, est l’ouvrage d’un moine calabrois qui vint mourir à Catane dans le siècle dernier. Ce bon moine, homme simple et plein d’humilité, n’était pas seulement un ouvrier de génie, il composait de la musique sacrée, et jouait admirablement de cet orgue, pour lequel il avait la ten-