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qu’elle existe, il n’y a encore réussi que quatre ou cinq fois. Ces déserts ont un aspect sinistre. La lave est venue souvent livrer bataille à la mer. Comme la Méditerranée ne pouvait pas avoir le dessous, il fallait bien que le fleuve de métal bouillant finît par s’éteindre ; mais son agonie a été terrible. La lave saisie par l’eau a fait des bonds et des écarts prodigieux ; elle a parsemé la mer de cônes, de champignons volcaniques et de petites îles où la végétation revient peu à peu. Ce passage dangereux empêche les bateaux à vapeur d’aborder à Catane tant que la saison n’est pas parfaitement sûre, et l’originalité du pays n’y a rien perdu. Au bout de ces champs désolés, on trouve tout à coup une ville riche et bien construite.

On ne sait pas au juste combien de fois Catane a été dévastée. Elle le fut probablement à des époques très-reculées. Le tremblement déterre de 1169 n’en laissa pas une pierre debout, et quinze mille habitants périrent sous les ruines. Dans la fameuse éruption de