Page:Paul de Musset - Course en voiturin, Italie et Sicile, 1845, 1.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 280 —

ni de musée ; rien qui intéresse les arts à Messine ; elle n’a plus que son beau nom et son admirable climat, ce qui est bien quelque chose. Les rues n’y ont pas été balayées depuis le temps des premières colonies grecques. Jamais je n’ai vu tant de poussière, de brins de paille et de papiers volants. Si on y regardait bien, je gage qu’on trouverait des manuscrits sur papyrus parmi ces feuilles vagabondes. Elles produisent des bruits étranges quand le vent les fait courir, et, dans quelques siècles, il faudra tirer Messine du fond des vieux papiers comme Pompeïa des cendres du Vésuve.

Souvent il m’ arrive de laisser dans mon portefeuille les lettres de recommandation pour les riches banquiers, mais je ne manque jamais de porter celles qui sont adressées à des artistes. J’avais deux hommes de talent à voir dans Messine, Aloysio, graveur distingué qui était parti depuis peu pour la France, et Panebianco , jeune peintre que je trouvai à l’ouvrage. Panebianco est auteur d’un fort