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rivage , où une barque était amarrée dans le sable. Il voulut pousser cette barque dans l’eau ; mais elle était trop lourde et trop éloignée du bord. Il fut pris et conduit à un petit fort construit sur un rocher que baigne la mer. Dans ce recoin le héros de l’empire a été fusillé immédiatement. Peut-être n’y avait-il que son royaume où l’on pût trouver des soldats capables de tirer sur lui. La fin de Murat offre l’exemple le plus frappant du néant de ceux que la main de Napoléon avait élevés. Avec l’appui de son beau-frère, Murat était un type sublime de roi parvenu ; après la chute de l’empire, ce n’est plus qu’un brave étourdi et malheureux. Trois fois seulement il essaya d’avoir une idée politique à lui. La première fut sa défection, la seconde sa campagne contre l’Autriche, qui coûta la vie à soixante mille hommes ; la troisième fut son débarquement en Calabre, où il trouva une mort indigne de son grand cœur.

Les souvenirs de 1815 m’avaient rempli de tristesse, au point que je m’aperçus à peine