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vaient frappé. Cette jeune fille avait indubitablement des amours contrariées. J’en faisais l’héroïne d’un roman, et je brûlais de lui donner à entendre, avec ménagement, combien je m’intéressais à ses chagrins. Un regard doux et un mot amical devaient être le prix d’une sympathie honnête, et je ne pouvais m’empêcher de désirer cette juste récompense. En attendant qu’elle me fût accordée, je regardai avec plaisir les lueurs du volcan de Strombola, et celles dont le soleil éclaira bientôt les sommets des Apennins.

Nous arrivâmes à Pizzo, bourg de la Calabre, où le bateau s’arrêtait pour une heure. C’est à ce port que le malheureux Murât vint aborder en 1815, et faire une triste contrepartie du retour de l’île d’Elbe. Une fois qu’il eut reconnu son erreur, Murât se retira dans un bois d’oliviers qu’on voit auprès de la ville. Un ravin creusé par les pluies descend de ce bois jusqu’à la mer. L’ex-roi de Naples, cerné par la gendarmerie qu’il avait institiuée lui-même, suivit ce ravin et gagna le