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française n’eut pas grand succès à Naples tant qu’elle joua des ouvrages de bon goût, dont on ne sent pas le mérite si on ne connaît pas très-bien la langue. On n’amuse point des Napolitains avec de la gaieté microscopique ni de l’esprit alambiqué. Il leur faut une pâture plus solide. Lorsque la troupe exécuta de bons gros mélodrames bien bêtes , elle répara son échec et obtint d’éclatants succès. D’ailleurs les actrices étaient jolies et coquettes ; elles possédaient cette science de l’ajustement et de la grâce étudiée, qui est un mystère pour les Italiens, et la jeunesse napolitaine se montra galante comme elle devait.

Pendant les quarante jours de carême, les masques étant absolument interdits sur les théâtres de Naples, le Polichinelle se change en Pascariello. C’est encore un valet fourbe, étourdi, poltron et gourmand, mais moins fantastique que l’autre. Il porte une livrée et ressemble à une espèce de Jocrisse rusé. Ses plaisanteries perdent un peu de leur force par l’absence du demi-masque. Les autres