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reux, la demoiselle et le Polichinelle, pour tromper les vieux parents. L’un se déguise en Jupiter, l’autre en Mercure, et Pancrace est introduit dans un jardin les yeux bandés. Cependant la servante, qui a écouté aux portes, s’habille en Diane et se présente à l’improviste, accompagnée de marmitons costumés en demi-dieux et qui font un sabbat infernal autour de son char. Les autres divinités, surprises et effrayées, sont mises en déroute ; le puissant Jupiter tremble et saute à bas de son trône ; Junon tombe la face contre terre, et Mercure s’enfuit au galop, jetant son caducée aux orties. Cela n’avait pas le sens commun et c’était à mourir de rire.

Beaucoup de ces sujets reposent sur une fumée que le vent emporte. Le charme consiste dans la naïveté du travail, l’absence de prétention, et le talent des acteurs. Lorsque Altavilla veut amener un quiproquo, il n’est jamais embarrassé : l’étourderie de Polichinelle, ou la bêtise de Pancrace, lui fournissent à l’instant la méprise désirée. Avec sa volubi-