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soufflés d’avance aux acteurs ; le reste s’achève en causant et en répétant l’ouvrage. Une large part est laissée à l’improvisation, à l’esprit du Polichinelle, à la bonhomie du Pangrazio, aux délicieuses minauderies de la vieille, au bégaiement de l’homme à lunettes, et aux inspirations dernières que le moment de la représentation suggère encore à l’auteur. On ne sait pas au juste si les scènes se suivent bien, comment cela doit marcher. Déjà le samedi arrive, voici le public dans la salle ; l’orchestre a joué l’ouverture, les trois coups sont frappés, la toile se lève. Pancrace paraît, le parterre éclate de rire. Le souffleur est habile ; l’exposition réussit ; chacun voit clair dans son rôle. On se comprend, on se soutient l’un l’autre. La pièce marche : tout à coup l’amoureux saisit Altavilla par le bras dans la coulisse.

— Que vais-je dire ? s’écrie-t-il ; que faire ? mon entrée est manquée. Ma scène d’amour ne peut plus aller.

— Ne t’effraye pas, mon garçon, répond